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Le bar, un poisson menacé : comment pratiquer une pêche responsable ?

pêche du bar
Temps de lecture : 5 minutes

Le bar, aussi appelé loup, est un poisson victime de son succès. Très apprécié par les pratiquants de pêche en mer et des consommateurs pour sa chair fine et savoureuse, ce poisson est victime de la surpêche, de la pollution et du changement climatique.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le bar est classé comme vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées.

La pêche n’est pas une pratique sans impact sur l’environnement. Même en pratiquant le no-kill, les poissons peuvent être blessés durant le combat. La pêche peut être plus ou moins polluante en fonction des appâts utilisés.

Aujourd’hui, si nous voulons continuer de pêcher ce poisson magnifique, il faut opter pour une pêche responsable de l’environnement et de l’espèce. Pour cela, quelques règles sont à suivre pour limiter son impact sur l’espèce.

Pourquoi le bar est un poisson en danger ?

La surpêche

La surpêche est la principale cause du déclin chez le bar. Ce poisson est victime de son succès commercial et de la forte demande du marché. En effet, le bar possède une chaire fine et goûteuse avec peu d’arête. Ce poisson est pêché à la fois par des professionnels et des amateurs. Les professionnels utilisent des techniques de pêche souvent invasives et destructrices comme la pêche au chalut.

La pêche au chalut est une technique peu sélective qui capture des bars juvéniles et reproducteurs, qui n’ont pas eu le temps de se reproduire et de renouveler la population. Certains pêcheurs professionnels, que l’on appelle ligneurs, pêchent de manière plus traditionnelle et responsable de manière à préserver le cheptel pour les générations à venir.

La pollution

La pollution est un autre facteur qui affecte le bar. Ce poisson est sensible à la qualité de l’eau et à la présence de contaminants comme les métaux lourds, les pesticides ou les hydrocarbures. Ces substances peuvent altérer sa reproduction, son développement, sa croissance ou sa santé. La pollution peut aussi dégrader son habitat naturel, constitué de zones rocheuses ou sableuses près des côtes. La pollution affecte également les poissons et les crustacés dont se nourrit le bar.

Le changement climatique

Le changement climatique est un troisième facteur qui menace le bar. Ce poisson est adapté à une température moyenne de l’eau comprise entre 10 et 20°C. Or, avec le réchauffement global, la température de l’eau augmente et modifie la répartition géographique du bar. Celui-ci tend à remonter vers le nord pour trouver des eaux plus fraîches, ce qui entraîne des conflits avec d’autres espèces ou avec les pêcheurs locaux. Les changements de température influencent également sa reproduction et le développement des œufs.

Face à ces dangers, il est urgent de protéger le bar et de préserver sa biodiversité. Plusieurs mesures peuvent être prises, comme limiter les quotas de pêche, respecter les tailles minimales de capture, interdire la pêche pendant les périodes de reproduction, améliorer la sélectivité des engins de pêche, réduire la pollution marine ou lutter contre le changement climatique.

Le bar est un poisson précieux, tant sur le plan écologique, sportif ou gastronomique. Il mérite notre attention et notre respect.

Les règles à respecter pour pêcher le bar de manière responsable

1. Respecter la réglementation en vigueur.

C’est la base pour pratiquer la pêche de manière responsable. La pêche du bar est soumise à des règles strictes, qui varient selon les zones géographiques et les périodes de l’année. Veillez donc à vous renseigner auprès des autorités compétentes (directions interrégionales de la mer, préfectures maritimes) ou consulter les sites officiels comme celui de l’Office français de la biodiversité.

La réglementation en vigueur met en avant la taille minimale de capture fixée à 42cm dans la Manche et l’océan Atlantique, et 30cm en mer Méditerranée. Cette maille a été fixée selon l’âge de reproduction du bar en fonction de son habitat. Le quota journalier est quant à lui fixé à 2 bars par pêcheur et par jour en Manche et en Atlantique. Cependant aucune limite n’est établie en Méditerranée. Cela n’empêche pas de se limiter soi-même à pratiquer le no-kill ou un prélèvement raisonné.

Aujourd’hui, il n’y a pas de période de fermeture à proprement parler. Seule l’obligation de remettre chaque bar pêché est appliquée du 1er janvier au 31 mars dans la Manche et en Atlantique. Vous pourrez pêcher le bar à la ligne à la main, aux leurres, à l’appât naturel ou en pêche sous-marine. Pour chaque bar prélevé, vous devrez découper un morceau de la nageoire caudale, pour éviter la revente illégale.

2. Choisir des appâts et des leurres adaptés.

La pêche aux leurres est une technique à la fois responsable et peu écologique. En effet, les leurres sont conçus dans des matériaux plastiques ou métalliques polluants.

Cependant, ils nous dispensent d’utiliser des appâts vivants d’origine naturelle ou issus d’élevage. Le bar est un poisson carnassier qui se nourrit principalement de petits poissons (lançons, sprats, maquereaux), de crustacés (crevettes, bernard-l’ermite) et de mollusques (coquillages, calamars).

Les appâts artificiels sont efficaces et peuvent être utilisés plusieurs fois. Pour pratiquer une pêche responsable avec des leurres, il faudra faire attention à la durabilité des leurres utilisés mais aussi aux hameçons. Les hameçons peuvent causer des dommages irréversibles aux bars.

Pour limiter leur impact, il faudra limiter le nombre d’hameçons sur chaque leurre et veiller à ce que la taille soit bien adaptée à la taille du leurre et du bar. Sans cela, un hameçon en trop peut abîmer l’écaillage du bar, lui crever un œil ou se planter dans les ouïes.

3. Préserver les habitats marins.

Le bar est un poisson présent en mer et dans l’océan Atlantique. Il fréquente les eaux côtières agitées et turbulentes, le long des rivages rocheux, des récifs ou des courants de marée. Malheureusement, ces zones rassemblent les déchets qui peuvent être pris pour des proies. Lors de vos parties pêche, munissez vous d’un sac poubelle pour ramasser les déchets autour de vous.

Malheureusement, il est très rare de rentrer bredouille de ce genre de pêche. Afin d’éviter de créer de nouveaux déchets, déballez vos leurres chez vous pour limiter le risque que ceux-ci s’envolent au bord de l’eau.

Si vous êtes adepte de la pêche à l’appât naturel, évitez de soulever ou déplacer les pierres ou les algues, ne pas arracher ou piétiner les herbiers. Ces derniers abritent de nombreux micro-organismes nécessaires au développement des poissons dont le bar.

4. Relâcher les poissons non désirés.

Outre la réglementation en vigueur, pratiquer une pêche responsable demande de réfléchir à l’impact de nos actes. Le quota de 2 bar par jour et par pêcheur peut paraître efficace pour limiter le nombre de prélèvements. Pour autant, face aux nombres de jours de pêche par an, le nombre de bar prélevés peut très vite monter.

Souvent, on relâche les bars trop petits qui n’ont pas eu le temps de se reproduire pour privilégier le prélèvement d’un bar plus gros. Certaines études montrent que le prélèvement des bars de plus 60cm présente un impact plus important que de prélever un bar juste maillé. En effet, plus le bar est gros plus il peut porter d’oeufs. En prélevant les plus gros, on réduit le nombre de géniteurs.

Le mieux est donc de les relâcher vivants et dans les meilleures conditions possibles. Pour cela, veillez à décrocher le poisson avec précaution sans le sortir de l’eau ou le manipuler le moins possible avec des mains mouillées, éviter de le blesser ou de le stresser inutilement avec une séance photo trop longue.

Pour rappel, un poisson, ça vit dans l’eau !

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